Aller au contenu

Page:Palissy - Oeuvres complètes (P. A. Cap, 1844).djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XXVI

tionna la fabrication du salpêtre, l’extraction du sel commun, et qu’il créa cet art tout nouveau d’émailler la poterie, qu’il sut élever de ses premiers éléments jusqu’à son plus haut degré de perfection.

À cette époque les arts possédaient déjà de nombreux procédés, des secrets, comme on les appelait, et avec raison, car ils étaient conservés et cachés avec, beaucoup de mystère. Le moment où ces secrets passèrent de l’atelier de l’artisan dans le domaine de la science fut sans contredit une grande époque ; car si les arts gagnèrent beaucoup à être éclairés par le raisonnement, les sciences ne trouvèrent pas moins d’avantages à être enrichies par l’expérience. Palissy fut l’un de ceux qui contribuèrent le plus efficacement à cette heureuse transition. Artiste, il demanda à la science la cause des phénomènes qu’il observait avec une sagacité rare dans un homme de pratique ; puis, devenu savant, il rapporta aux arts les fruits de ses méditations éclairées.

On ne pouvait, à coup sûr, se placer d’une manière plus heureuse au milieu du vaste champ de la science. On dirait que Palissy s’était imposé la mission d’en parcourir successivement toutes les voies, et d’appliquer à tous les sujets cette justesse de coup d’œil, cette sagacité dans l’observation et dans l’expérience qui caractérisent à la fois le savant et l’homme pratique. Après le chimiste et le physicien, on trouve en lui le géologue, l’agronome, et chaque branche de la science lui fournit des données applicables à l’industrie ou aux arts : « Matiéres, comme il dit, si bien concaténées ensemble que l’une donne l’intelligence de l’autre », et qu’elles se servent mutuellement de transition, de lien et d’appui.

C’est dans le Traité des pierres et dans celui de la marne que Palissy a réuni ses remarques les plus importantes relatives à l’agriculture et à la géologie. Là sont consignés des vues et des faits si nombreux qu’une simple notice doit se borner à les énumérer d’une manière succincte et générale. On s’étonne de la nouveauté, de la variété de ses observa-