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Page:Palissy - Oeuvres complètes (P. A. Cap, 1844).djvu/405

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DE LA MARNE.

comme i’ay dit au precedent, ne sont toutes blanches, ains y en a de diuerses couleurs. As-tu pas consideré les semences qui estant mises dedans vne phiole pleine d’eau, elles viennent et se promeinent dedans ladite eau, combien que la phiole soit bien scelée ? et toutesfois nous tenons pour certain que toutes choses animées ne pourroient viure sans aër, il faut donc que l’eau et la phiole soient tous deux poreux, car autrement ces bestes encloses dedans, ne pourroyent viure. Autant en dis-ie des poissons de la mer, et des riuieres que si l’eau n’auoit quelque pore, les poissons ne pourroient viure. As tu pas consideré que quand le temps est humide, et qu’il aduient quelquefois à plouuoir, ou neiger contre les vitres, qu’elles seront mouillées à trauers, par le dedans és costez de la chambre : cuides tu que le soleil fut passé à trauers des vitres, si elles n’estoyent poreuses. Il est certain que non aussi le feu ne pourroit percer à trauers des pots et chaudieres des metaux, s’il n’y auoit quelques pores, tu vois aussi que combien que la coquille des œufs soit bien condencée, si est-ce qu’estants mises sur la braise il pleure certaines petites gouttes d’eau à trauers de la coquille, procedantes du dedans de l’œuf,