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Page:Parigot - Alexandre Dumas père, 1902.djvu/193

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L’INFLUENCE D’ALEXANDRE DUMAS.

feste chez cet autre Alexandre. Lorsque le fameux habit vert de Dumas fut déchiré par une jeunesse enthousiaste après la représentation d’Antony, le meilleur morceau, sans doute, demeura dans la famille.

Tous deux ressentent une vive admiration pour la force. L’un exalte la poigne du général ; l’autre entonne un hymne en l’honneur des colosses qui furent son grand-père et son père (Préface du Fils naturel). Le drame paternel séduit le fils par l’énergie qui s’y déploie. Il en parlait en compagnie sur un ton et avec des gestes véhéments. Cette logique impérieuse, qu’il étale d’abord, n’est que de l’énergie transformée par le positivisme. Elle a souvent donné le change. Avec plus de tendresse, il n’éprouve pas moins vivement la passion ; et cette fureur de raisonnement sert à couvrir une ardente sensibilité, qui se cache d’abord comme une inélégance, jusqu’à ce qu’elle éclate dans les Idées de Madame Aubray. Qu’est-ce que la Dame aux Camélias, sinon une heureuse audace, mêlée de force et de sensualité, de vigueur et de sentiments, et qui finit à la façon d’Amaury ?

Dès Diane de Lys, Dumas fils, plus logicien, n’est pas moins fougueux que son père. Il produit des caractères tout d’une pièce et des passions rectilignes. Il se met en scène sous les dehors d’un ironiste. Mais les amours dont il disserte, sont violentes comme les poisons paternels. Au lieu d’entendre : « Il est trois heures. Tout est tranquille. Parisiens, dormez », nous entendons les notes de boulanger, les comptes de report et de courtage,