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Page:Parigot - Alexandre Dumas père, 1902.djvu/34

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ALEXANDRE DUMAS PÈRE.

Chroniques et Mémoires du xvie siècle, tels que le Journal de l’Estoile, dont Guizot, Buchon et Petitot achevaient à peine la publication, allumèrent sa fantaisie ; les Soirées de Neuilly de Dittmer et Cavé, les Scènes contemporaines de Lœwe-Veimars, les Scènes historiques de Vitet, l’entretenaient en un état de curiosité imaginative ; le Théâtre de Clara Gazul, qui semble une mystification dont l’ironie recuite lui échappait, fut en même temps la synthèse et comme l’écorché de la passion dramatique, dont il goûtait à vif l’extrême violence ; ajoutez enfin la Jaquerie, adaptation de Gœtz de Berlichingen, — tout ce mouvement, tout cet effort le tenait en haleine, prêt à s’élancer. Les Nouvelles contemporaines (Laurette, le Cocher de cabriolet, la Rose rouge), qu’il fait imprimer à ses frais « ou plutôt aux frais de sa pauvre mère », ne trouvent que six lecteurs ; mais un premier vaudeville, en société avec Rousseau et de Leuven, représenté en 1825, et un autre, en collaboration avec Lassagne — ce même Lassagne qui l’avait guidé dans l’étude des maîtres, — le mettent en contact avec le vrai public, celui de l’Ambigu et de la Porte-Saint-Martin, dont il ne se détachera guère. Car, s’il s’essaye en même temps à une tragédie des Gracques, aujourd’hui perdue, s’il lit au baron Taylor enfoncé dans un bain, une Christine en vers, qu’il fait applaudir du Comité de la rue de Richelieu (mais à corrections), qu’il perd dans un ruisseau, qu’il récrit de mémoire, qu’il relit de plus belle, qu’il impose d’enthousiasme, et qu’il retire pour la porter à l’Odéon, — cependant la lecture accidentelle d’une page de l’Esprit de la Ligue d’Anquetil, fortifiée d’un