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Page:Parigot - Le Drame d’Alexandre Dumas, 1899.djvu/90

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LE DRAME D’ALEXANDRE DUMAS.

oublié ses emprunts. Il ne fut jamais un débiteur intransigeant comme Figaro. La vérité me paraît être qu’ici encore il a circonscrit ses lectures, que son imagination les a d’instinct et sans timidité tournées au profit du théâtre, avant de les mettre en œuvre dans le roman, et que, tout compte fait, ce n’était pas déshonorer sir Walter Scott que de le préposer au décor et au magasin du drame populaire, après les acquisitions techniques de Beaumarchais. Et ainsi, Dumas n’a donc eu d’autre peine que de transporter du roman sur la scène ces beautés accessoires ? — Il n’a eu que cette peine et ce talent, cependant que vingt autres, qui avaient deviné le goût et l’état d’imagination du public, s’y essayaient en vain, et que Victor Hugo faisait chuter une Amy Robsart à l’Odéon [1].


III

BYRON.

Il sied de prendre gaîment les choses gaies et de considérer l’influence de Byron sur Dumas comme une des contrariétés les plus plaisantes qui se puissent rencontrer dans l’histoire littéraire.

Éloignez-vous un peu, et encore un peu ; placez-vous à gauche : c’est le point d’où il faut considérer ce portrait exécuté par Devéria en 1831. Comment, vous ne le reconnaissez pas ? Et qui le reconnaîtrait sans

  1. A. Royer, Histoire universelle du théâtre, t. V, ch. ii, p. 90. Cf. Mes mémoires, t. VI, ch. cxliv, p. 83. La pièce était écrite en collaboration avec Paul Fouché. Il faut dire, à l’honneur de Victor Hugo, que, son nom n’ayant point paru sur l’affiche de l’unique représentation qu’elle eut, il réclama publiquement, dès le lendemain, sa part de paternité.