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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/16

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préface

Je quittai mon ami plus indécis que jamais et je me mis dare-dare à écrire un grand traité sur l’art de la chasse du gibier à plume et à poil dans la plaine Saint-Denis.

Mais, comme cela ne répondait pas encore à mes secrètes aspirations, je ne tardai pas à vendre mon ouvrage pour la somme de 37 fr. 50 à un homme politique, désireux de se créer une position honorable dans le monde des lettres.

C’est alors, qu’au plus fort de mes désespérances, une idée lumineuse me traversa le cerveau et que je m’écriai, fou de joie : j’ai trouvé. Je venais de me souvenir que j’étais Parisien, mais là, un vrai Parisien de vieille roche, un pur, à de longues générations.

Du moment que je ne puis plus explorer l’Afrique, les deux Amériques ou l’Australie pour les raisons énumérées ci-dessus, je vais tout bêtement explorer ma ville natale, Paris !

Quel projet grandiose. Mais le lendemain, à la réflexion, je me dis que l’on avait déjà pas mal écrit sur Paris, la grand’ville, et que si moi, je voulais faire quelque chose d’à peu près propre et complet, il me faudrait enfanter une centaine de volumes au moins pour mener mon œuvre à bien.

De nouveau je fus terrifié et de nouveau j’allais m’évanouir sous le coup de cette douloureuse