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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/348

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MON BERCEAU

coulissiers, puisque la liberté vous fait peur et qu’avant tout vous voulez fortifier les monopoles, même les plus désastreux pour la fortune publique, comme celui des agents de change.

Déjà, avec nos lois absurdes sur les faillites — à peine adoucies — et qui déclarent à priori que tout commerçant doit être un voleur, puisqu’il est déshonoré le jour où il est ruiné, même honnêtement, et privé de ses droits civils, nous continuons à naviguer en plein Moyen-Âge.

Il paraît que ce n’est pas assez et qu’il faut encore supprimer jusqu’à l’ombre de la liberté, à la Bourse ; c’est triste.

Et si l’on me permettait de dire toute ma pensée, je ne craindrais pas d’affirmer que tous les scandales douloureux auxquels nous assistons aujourd’hui, députés achetés ou compromis, journalistes vivant aux crocs de l’étranger, trafic honteux de la Légion d’honneur, etc., proviennent précisément de ces préjugés absurdes contre le commerce, contre les affaires. Il est de mise parmi les fonctionnaires, les juges, les politiciens, de considérer avec mépris, ou tout au moins avec compassion, les commerçants, les industriels, les gens d’affaires qui, en définitive, représentent la force vive et productive de la nation.

Aussi, qu’arrive-t-il ? On ne fait pas de son fils