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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/389

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le tout à l’égout

Il me reste à percer à jour une dernière manœuvre, de façon à ce que l’on sache bien à quoi s’en tenir sur sa valeur. Les députés de la vidange ont beaucoup parlé du canal à la mer, mais ils se sont bien gardés de dire que le canal serait un simple tuyau en maçonnerie, souterrain et qu’il coûterait des centaines de millions. Ils se sont bien gardés de dire qu’en privant ainsi les environs de Paris de l’épandage dans un rayon plus ou moins grand, 10 lieues si vous voulez, ils feraient perdre à la culture intensive, aux maraîchers et même à la grande culture des sommes qui ne tarderaient pas à se chiffrer, elles aussi, par des centaines de millions, que l’on peut et que l’on doit économiser sur les engrais que nous allons chercher à l’étranger. Ils se sont bien gardés d’ajouter surtout que le canal de Paris-Port-de-Mer, c’est-à-dire la Seine aménagée et approfondie jusqu’à la mer, était le moyen encore le plus simple de l’assainir définitivement. Ils auraient pu mettre des chiffres sous les yeux de leurs collègues et leur prouver que Paris-Port-de-Mer coûterait infiniment moins cher que leur fameux conduit souterrain, lequel appauvrirait une partie de la France au point de vue des engrais, coûterait des sommes extravagantes et, en définitive, ne servirait à rien.

Ils se sont bien gardés de parler de tout cela,