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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/396

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Mon berceau

Si encore la Société ne faisait pas ses affaires, elle pourrait avoir une excuse, mais non, au contraire, elle fait des affaires d’or et tandis que la Compagnie Richer, en nous empoisonnant avec les fosses fixes et les tuyaux d’appel qui obscurcissent le ciel, voit ses actions encore à 1,515 fr., la Compagnie des Chalets de nécessité inscrit les siennes, elle, à 1,750 francs, ce qui prouve que l’entreprise est bonne et superlativement lucrative.

Cependant je suis ici pour dire la vérité, rien que la vérité, et ceux qui me connaissent savent avec quels soins scrupuleux je conduis mes enquêtes économiques ; eh bien ! je dois dire à la décharge de la Compagnie qu’elle est vraiment philanthropique et bonne vis-à-vis des femmes qui tiennent ces petits buen retiros, elle se conduit à leur égard comme une mère. Ces femmes ne travaillent que vingt heures par jour et sont payées une pièce de dix-sept à dix-huit sous, soit un peu plus de quatre centimes l’heure.

Moi, je trouve ça très beau, car enfin on pourrait ne leur donner que deux centimes l’heure, une pièce de neuf sous par jour, pour vingt-trois heures de travail ; une heure consacrée au sommeil et à la famille suffirait et il me semble qu’il y a là comme directeur de la Compagnie des Chalets de nécessité une place tout indiquée pour les éminentes qualités administratives de M. le