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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/397

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les chalets

baron Reille. En réduisant les salaires de moitié, il ferait monter les actions à 3,500 francs.

Et dire que ces malheureuses ont voulu pousser l’ingratitude jusqu’à se mettre en grève, sous le prétexte fallacieux que, depuis que les cabinets — inodores autant qu’hygiéniques  — étaient à dix centimes, elles ne recevaient plus de pourboire.

La Compagnie leur a gentiment répondu qu’elles pouvaient s’en aller et, que pour trois cents places, elle avait six mille demandes… et les gardiennes de ces retraites, si propres à la méditation et aux réflexions philosophiques, revenues à la raison, sont restées à leurs postes, douces, polies et modestes comme la violette qui exhale un parfum si pénétrant.

Dix-huit sous par jour, pour vingt heures de présence, on ne trouve pas à gagner cela si facilement, savez-vous ?

Décidément, Paris, n’a pas de chance, il est voué aux monopoles lugubres : monopole des vidangeurs, monopole des chalets de nécessité, monopole des Pompes funèbres — le plus atroce de tous. — Nous ne pouvons ni mourir ni… faire autre chose sans passer par les griffes de ces oiseaux de proie, et l’on affirme que le Conseil municipal de Paris est révolutionnaire ! La preuve, la voilà, puisque tous ces sinistres mono-