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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/398

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Mon berceau

poles nous grugent à son nez et à sa barbe, sans qu’il ait seulement l’air de s’en apercevoir.

Je demande qu’on mette les impériales des omnibus à quatre sous et qu’on livre les fontaines Wallace à un monopole, pour que l’on paye un sou le verre d’eau, avec ou sans microbes ; je demande qu’on mette un tourniquet à toutes les vespasiennes et que l’on nous fasse payer un sou pour enrichir un autre monopole à créer. Oui, je demande tout cela, ou que l’on nous rende les cabinets des chalets de nécessité à cinq centimes, s’il y a encore un peu de bon sens, d’esprit de justice et d’amour des petits et des humbles dans la cervelle des gens à qui incombe la solution de cette grosse question[1].

  1. Je suis heureux de constater ici que le Conseil municipal de Paris a bien voulu tenir compte de mes observations et Je l’en remercie très vivement, au nom de la population parisienne. En effet, dans sa séance du lundi 13 mars 1893, il a invité très nettement la Compagnie des Chalets de nécessité à bien vouloir se conformer à son cahier des charges, en rappelant fort à propos la pétition de mon ami Sonuet.
    Ce qui est bien amusant, c’est que le directeur administratif des Travaux de la Ville a déclaré, sans rire, qu’il n’avait rien su des agissements de la Compagnie des Chalets de nécessité. Voilà un directeur bien renseigné, quand tout Paris proteste depuis six mois.
    Quant à MM. Ruel et Bassinet, ils sont demeurés muets comme des carpes, car ils savaient bien qui surtout visaient leurs collègues dans cette scandaleuse affaire.