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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/59

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LA PLACE VENDÔME

profit et si la roche tarpéienne ne serait pas bientôt au bout du Capitole.

Plus tard nous allâmes habiter sur le boulevard Montparnasse, à deux pas, auprès de Sainte-Beuve, et les gens de lettres de l’époque se souviennent de la modeste, mais cordiale hospitalité, de Théodore Vibert, de celui que bientôt on allait appeler l’auteur des Girondins.

On connaissait les idées avancées de mon père, son horreur des conquêtes brutales, et c’est dans ce milieu vibrant et littéraire que devaient se passer mes premières années.

Tous les ans, au premier janvier, de bon matin, ma mère et ma jeune sœur, une bambine marchant à peine, prenaient l’omnibus pour aller à la gare Saint-Lazare et, de là à Saint-Germain, pour réciter les beaux compliments au grand-père maternel et mon père et moi nous allions les retrouver pédestrement à la gare Saint-Lazare, vieille et familiale, disparue depuis peu, elle.

Ce n’est pas sans émotion que je transcris ces souvenirs déjà lointains de ma prime jeunesse ; le grand-père est mort, mon père est parti voilà huit ans, emporté subitement par l’excès du travail, au moment où il achevait son troisième volume de l’Histoire de l’Antiquité. Partout la trouée