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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/76

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MON BERCEAU

avant, en 1727, une tour menaçait ruine à l’église Saint-Leu, toujours dans le premier arrondissement, j’y reviendrai un peu plus loin dans la partie spéciale consacré aux églises. On rebâtit une tour à côté, à plus de huit mètres, et Guillaume Guérin, fort habile charpentier, transportait toute la charpente du clocher sans la démonter, c’est-à-dire tout le clocher lui-même, d’une tour à l’autre, sans accident, avec un succès complet.

Le tour de force était d’autant plus remarquable que l’on n’avait pas à cette époque les puissants moyens mécaniques que l’on possède aujourd’hui. C’est donc bien le premier arrondissement qui, à deux reprises différentes, a inventé le moyen de faire marcher les monuments !

En 1776, les Italiens nous imitaient en opérant le transport du clocher de l’église Notre-Dame du Palais, près de la ville de Crescentino, au confluent du Pô, et bientôt l’exemple fut imité pour plusieurs monuments de la Calabre qui tombaient en ruine. Mais lorsque ce brave Émile de la Bédollière s’extasie devant l’adresse de l’Italien Serra, il aurait dû commencer par un hommage à notre brave compatriote, Guillaume Guérin, le premier initiateur de ce genre de promenades monumentales ou plutôt de promenades de monuments. Inutile d’ajouter que dans ces dernières années