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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/150

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le perron, nous ôtàmes nos chapeaux pour saluer la maîtresse du logis qui jouait au piquet, en plein air, avec le curé du village. C’est ainsi que, dans un musée, Mieris vous remet du trouble causé par Salvator Rosa, et que dans la vie le calme est souvent à deux pas de la passion.

Terni échappe aux inconvénients des pays chauds. Le zéphyr du soir est frais ; il y a quelquefois un peu de brouillard pendant la nuit, et les insectes n’ont pas élu domicile à l’auberge. On y dort, ce qui mérite d’être proclamé, car c’est une rareté sur les routes d’Italie et même de France. Le lendemain à trois heures, lorsque les fidèles vetturini firent leur ronde dans les chambres , nous retombâmes tous sur l’oreiller d’un commun accord, et nous prîmes un bon supplément de sommeil. Aussi le soleil devenait fort importun quand nous arrivâmes à Spoleto, dont M. le baron Rœderer a été préfet sous l’empire. Il n’appartient pas à un pauvre voyageur, qui montait hier à Terni sur son âne, de juger les