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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/151

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vastes projets du grand homme ; mais j’ai peine à croire qu’au lieu d’envoyer son administration si loin, l’empereur n’eût pas mieux fait de donner une bonne fois l’unité et la liberté à l’Italie, qui sans doute ne les aurait plus lâchées qu’avec la vie.

Spoleto est une ville étroite et escarpée, où les voitures ne circulent point et où l’on mange des figues délicieuses. Après le déjeuner, pendant l’heure du riposo, M. V…, qui avait découvert tout de suite une jolie marchande de cigares, m’entraîna, par une chaleur effroyable, dans le haut de la ville. Nous passâmes sous la porte d’Annibal, dont l’inscription latine atteste pompeusement l’orgueil de l’antique garnison qui arrêta l’armée carthaginoise. Quand nous arrivâmes au Spaccio di Tabacco, la boutique était fermée. Les mathématiciens sont des gens positifs qui vont droit au but ; M. V… frappa dans la porte à coups redoublés. Enfin, une petite voix étouffée prononça le chi è ? que nous désirions. Une jeune fille, d’une beauté éblouissante, montra sa tête à une lu-