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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/459

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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

assez vu, on lui avait dressé une loge en avant de l’amphithéâtre, magnifiquement décorée en velours bleu chargé de broderie de fleurs de lis ; au-dessus était l’écusson de ses armes, avec le sceptre et la main de justice en sautoir.

» On le reçut comme à l’Opéra, avec des applaudissements excessifs, ainsi que madame la duchesse d’Angoulème. On donnait Héraclius. Dès le commencement est ce vers :

 » Tyran, descends du trône et fais place à ton maître ! 85


Mille cris s’élevèrent de : Vive le roi !… » Je trouve que l’on a eu tort de choisir cette pièce : elle contient des allusions trop directes aux malheurs qui ont frappé Madame, on a craint un moment de la voir s’évanouir, ses yeux étaient inondés de larmes ; elle a baissé la tête pour les cacher. Après la pièce mademoiselle Mars s’est avancée et a chanté des couplets avec une grâce et une sensibilité qui valaient mieux que la plus belle voix. Un d’eux disait à Madame que, si l’espérance des Français avait été trompée pendant qu’elle habitait un sol étranger, le lis devait fleurir en touchant le sol natal. Alors le roi se tourna vers Madame et applaudit ; tu imagines bien qu’on le seconda de manière à ébranler la salle.