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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/104

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

nous irons à force ouverte chercher madame Saint-Jérôme et la fouetter aux quatre coins du couvent. »

« Mademoiselle de Choiseul s’offrit à aller porter cette lettre et je consentis à l’accompagner. Quand nous fûmes au bout du jardin, nous vîmes quantité de monde, tant religieuses que sœurs, que la curiosité amenait là pour voir ce que feraient les pensionnaires. Mais personne n’osait avancer jusqu’au bâtiment. Quand on nous vit, on vint à nous en nous disant : « Eh bien, que font les révoltées ? » Nous dîmes que nous allions porter leurs propositions à madame de Rochechouart.

» Nous entrâmes dans sa cellule, mais elle nous regarda avec un air si sévère que j’en pâlis et que Choiseul, toute hardie qu’elle était, trembla. Cependant elle lui présenta la requête ; madame de Rochechouart demanda si ces demoiselles étaient à la classe, nous dîmes que non : « Alors, dit-elle, je n’ai rien à entendre de leur part. Vous pouvez aller porter vos plaintes à madame l’abbesse ou à qui vous voudrez, je ne m’en mêle en aucune manière, et vous avez pris le bon moyen pour me dégoûter à jamais de conduire des têtes pareilles, plus propres à être