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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/105

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

enrégimentées à la suite de quelque armée, qu’à acquérir la décence et la douceur qui sont le charme d’une femme. » Nous étions fort confuses ; mademoiselle de Choiseul, qui avait plus de courage que moi, se jeta à ses pieds et lui dit qu’un mot de sa part serait toujours pour elle un mot de souveraine loi et qu’elle ne doutait pas que chaque individu ne pensât de même ; mais que, dans une affaire d’honneur, on aimerait mieux mourir que d’avoir l’air de trahir et d’abandonner ses compagnes. « Eh bien, dit madame de Rochechouart, parlez donc à qui vous » voudrez, car, pour moi, je ne suis plus votre » maîtresse, » Nous nous en allâmes de chez elle et nous fûmes à l’abbatiale. Madame l’abbesse Jut la requête, mais point en notre présence ; nous entendîmes seulement qu’on allait chercher madame de Rochechouart, nous ne sûmes point ce qui se passa. Seulement madame l’abbesse nous fit entrer et nous dit que c’était inouï ! qu’une semblable aventure n’était jamais arrivée même au collège ! et elle demanda qui était à la tête de cette rébellion. Nous dîmes que cela avait été l’inspiration du moment, qu’il semblait que la classe n’avait eu qu’une âme.

» Madame de Rochechouart était là et ne disait