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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/152

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

Il est très vrai que l’inconduite de votre mère a forcé sa famille à la mettre au couvent. Vous avez une sœur[1] qui est élevée dans un autre couvent et que l’on mettra à l’Abbayc-aux-Bois, avec vous. La conduite que vous avez à tenir est donc d’en imposer assez aux pensionnaires pour que personne ne se permette de vous parler de cet événement ; et surtout point de confidences. Vous pouvez imaginer que ce ne doit pas être un sujet de conversation agréable pour votre père ; ne lui parlez donc point de cela, à moins qu’il ne vous en parle le premier. »

Mademoiselle de Choiseul demanda s’il ne lui serait point permis d’écrire à sa mère. Madame de Gramont lui répondit qu’elle ne pouvait pas prendre sur elle de lui donner cette permission, mais qu’elle en parlerait à sa famille.

« Mademoiselle de Choiseul vint me raconter cela, et nous convînmes que nous aurions l’air d’avoir oublié ce qui était arrivé et que, si les autres nous en parlaient, nous aurions l’air de le trouver mauvais. »

  1. Thérèse-Félicité de Choiseul-Stäinville, née en 1767 ; elle épousa en 1782 le prince de Grimaldi-Monaco. D’après les témoignages contemporains, elle était jolie et douée des qualités les plus attachantes. Elle fut guillotinée en 1793.