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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/153

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

Malheureusement, le méchant propos de mademoiselle de Lévis n’était que trop fondé et les aventures romanesques de madame de Stainville, leur dénouement surtout avaient fait grand éclat.

Lorsque le duc de Choiseul devint ministre de la guerre, à la mort du maréchal de Belle-Isle, il fit nommer son frère, le comte Jacques de Choiseul-Stainville, lieutenant général. Le comte n’avait pas de fortune, on songea à lui faire contracter un mariage brillant et on jeta les yeux sur mademoiselle Thérèse de Clermont-Rével, héritière d’une grande fortune et douée d’une figure charmante. Le duc négocia habilement les conditions du mariage, qui fut décidé. Le comte avait près de quarante ans, sa fiancée en avait quinze et n’avait jamais vu son futur mari. Il obtint un congé, arriva à Paris, et, six heures après, le mariage était célébré[1].

La jeune comtesse de Stainville fut conduite dans le monde par sa belle-sœur, la duchesse de Choiseul, et y réussit à merveille ; elle dansait comme un ange et était éblouissante de grâce et de beauté. On devine aisément qu’elle ne tarda

  1. Le 3 avril 1761.