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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/155

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

mont en fut instruite des premières, elle détestait sa jeune belle sœur et ne manqua pas de faire part à son frère des bruits fâcheux qu’il ignorait jusqu’alors.

Le comte était à l’armée et devait revenir pour assister à une fête dont tout Paris se préoccupait. La maréchale de Mirepoix préparait à l’hôtel de Brancas un bal costumé extraordinaire. Des danses de caractère devaient-être dansées par vingt-quatre danseurs et autant de danseuses en costumes chinois, indiens. On les répétait depuis hruit jours.

« La coupable et infortunée madame de Stainville, dit madame du Deffand, devait figurer avec le prince d’Hénin, elle assistait tous les jours à ces répétitions. Le mardi, avant-veille de la fête, tous les danseurs et danseuses soupèrent chez la duchesse de Valentinois, on remarqua la tristesse de madame de Stainville, qui avait sans cesse les yeux remplis de larmes, Son mari était arrivé le matin. » Le lendemain mercredi[1], à trois heures du matin, madame de Stainville était enlevée dans une chaise de poste et conduite, par son mari lui-même, au couvent des Filles de Sainte-Marie à

  1. 31 janvier 1767.