Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154
L’ABBAYE-AUX-BOIS.

car elle était la plus belle personne de son temps. Elle prenait des bains de lait, etle lendemain elle le faisait distribuer à ses religieuses au réfectoire et leur ordonnait sous la sainte obéissance de le boire.

» Enfin ses excès en vinrent à tel point que ces dames en portèrent plainte et on répondit qu’on la transférerait à l’abbaye de Chelles.

» M. le régent lui-même vint lui annoncer l’ordre du roi, et lui dit « qu’elle avait si fort persécuté ses malheureuses religieuses que leurs voix avaient retenti jusqu’au pied du trône ; que, quelque tendresse qu’il eût pour elle, il se voyait forcé de la changer d’abbaye, puisque le public serait révolté s’il ne faisait pas justice à ces dames ». Alors, madame d’Orléans fut au désespoir, elle pleura, elle conjura son père de la laisser à l’Abbaye-aux-Bois et promit que dorénavant son gouvernement serait aussi doux qu’il avait été cruel et despotique ; mais Mgr le régent fut inflexible et lui dit qu’elle devait se préparer à parlir pour Chelles sous peu de jours. Quand elle vit qu’elle ne pouvait pas le gagner, elle assembla le chapitre et se mit à genoux pour supplier ces dames de dresser une requête au gouvernement pour qu’elle restât