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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/173

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

et qu’elles n’auraient plus à se plaindre de sa conduite.

» Il y avait alors pour prieure une madame de Noailles qui s’avança et dit ces propres paroles qu’on nous a redites cent fois : « Nous avons reçu sans murmure, Madame, les peines cruelles dont vous nous avez accablées ; soumises aveuglément à votre volonté, nous n’avons vu dans nos souffrances que la main de Dieu appesantie sur nous. Le respect que nous vous portons et notre attachement pour le sang d’où vous sortez, nous font regarder comme le plus grand malheur ne point finir nos jours sous vos lois ; mais de même que nous aurions été coupables si nous avions refusé les afflictions que Dieu nous a envoyées, de même ce serait le tenter que d’aller chercher l’orage quand il lui plaît de nous rendre le calme. Nous désirons que vous trouviez le bonheur là où vous êtes destinée à vivre et ce sera là, Madame, l’objet de nos prières et de nos vœux. »

» Madame d’Orléans, voyant par ce discours et par la contenance de ces dames qu’elle n’avait rien à espérer, se leva comme une furieuse et retourna dans son appartement.

» Quelques jours après, M. de la Tourdonnet,