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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/179

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

Mgr l’archevêque dit : « Voilà qui a tourné bien des têtes, et qui en tournera bien encore. » En passant du côté où sont les Pères de l’Église, il remarqua beaucoup de rayons vides ; il en demanda la raison. Madame Sainte-Delphine dit que ces livres étaient chez plusieurs de ces dames. Il s’étonna que des femmes prissent plaisir à lire des livres de scholastique, écrits en latin, et il dit : « Je ne m’étonne pas si mes vicaires disent qu’ils aiment mieux avoir affaire à des docteurs de Sorbonne qu’aux dames de l’Abbaye-aux-Bois. » Il demanda en riant où était la place où l’on mettait ordinairement Jansénius, et les rêveries du Père Quesnel. Madame Sainte-Delphine lui répondit que ces livres n’étaient pas sur le catalogue qu’elle avait en garde.

» Alors il lui demanda si elle ne les avait jamais vus dans la maison ; elle répondit que, depuis quelques années, on les avait si fort questionnées sur ce Jansénius que, quand même on ne l’aurait pas eu, on aurait cherché à se le procurer, puisqu’il est contre la conscience de dire du mal d’une personne sans être convaincu qu’elle le mérite ; que ce n’aurait été que l’obligation où elles avaient été de répondre, qui aurait pu les engager à lire des livres aussi peu