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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/180

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

agréables que ceux de Jansénius ; après quoi, il partit. Il envoya deux jours après des vicaires qui firent rapporter dans la bibliothèque tous les livres théologiques, fermèrent les armoires et mirent dessus le sceau de Mgr l’archevêque, avec défense à ces dames de le lever. Alors ces dames dirent qu’elles ne reconnaissaient dans l’intérieur de leur maison d’autre autorité que celle de M. l’abbé de Cîteaux ou de Clairvaux, leur supérieur. Elles lui en écrivirent, il envoya sur-le-champ deux visiteurs de l’ordre, qui portèrent plainte à Mgr l’archevêque, en lui disant que son autorité ne pouvait s’exercer que sur les démarches que ces dames pourraient faire hors du cloître, mais que l’intérieur ne reconnaissait d’autre juridiction que celle de Citeaux ou de Clairvaux[1]. Comme Mgr l’archevêque craignait que l’affaire fût portée au parlement, il envoya lever les sceaux : alors les visiteurs assemblèrent le chapitre. Je ne sais pas ce qui se passa, mais je sais qu’ils se séparèrent et quittèrent l’Abbaye aussi contents de ces dames qu’elles

  1. D’après le concordat signé entre Léon X et François Ier, la nomination à toutes les abbayes françaises appartenait au roi. Seules les abbayes de Cluny, Citeauæ, Prémontré et Grandmont furent réservées et leurs abbés nommés par le pape,