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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/181

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

l’étaient d’eux. Peu après, M. l’abbé de Clairvaux fit un envoi immense de vin de Bourgogne à la maison. »

« Nous résolûmes en ce temps de donner un spectacle à madame de Rochechouart pour sa fête, qui arrivait le 15 août, car elle se nommait Marie. Nous voulions mettre plus de soin que jamais pour que cette fête eût du succès. Nous donnâmes donc Esther. Je jouai ce rôle, mademoiselle de Choiseul fut Mardochée, mademoiselle de Châtillon Assuérus, et mademoiselle de Chauvigny Aman. On nous dessina nos costumes d’après ceux de la Comédie-Française. J’avais un habit blanc et argent, dont la jupe était toute agrafée en diamants du haut en bas, car j’en avais pour plus de cent mille écus, ayant tous ceux de mesdames de Mortemart, de Gramont et de madame la duehesse de Choiseul. Ge fut la vicomtesse de Laval qui m’habilla. J’avais un manteau de velours bleu pâle et une couronne d’or. Toutes les pensionnaires des chœurs avaient des robes de mousseline blanche et des voiles. Avant le spectacle, je m’avançai avec le simple habit du couvent et je prononçai ces mots :