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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/187

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

savoir des nouvelles à l’infirmerie. Madame l’abbesse alla tous les jours elle-même la voir. Le duc de Mortemart et son frère entrèrent[1]. La duchesse de Mortemart passait les jours et les nuits auprès de son lit. Mademoiselle de Mortemart paraissait triste, mais moins affligée que nous ; il est vrai que sa tante ne l’avait jamais fort aimée. Enfin, après onze jours de fièvre continue, les médecins déclarèrent qu’elle n’en pouvait revenir et qu’il fallait l’administrer au premier moment qu’elle aurait sa tête.

» Le lendemain, douzième jour de la maladie vers le matin, elle parut avoir repris sa connaissance. On lui demanda si, par précaution, elle ne voulait pas se faire administrer ; elle fit signe que oui. On l’administra donc, et, quoique l’usage soit que la classe assiste à ces sortes de cérémonies dans le corridor de l’infirmerie, comme on craignait que nos cris ne fussent entendus de sa chambre et que quelques-unes ne cherchassent à la voir, on nous conduisit au chœur pendant ce temps-là.

  1. Victorien-Jean-Bantiste-Marie de Rochechouart, né le 8 février 1752, mort le 14 juillet 1812. Il avait épousé mademoiselle de Cossé-Brissac. Son frère, le marquis de Rochechouart, né en 1753, mourut en 1823.