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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/204

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

de ses fonctions. L’évêque n’avait pas consenti à placer l’enfant dans un collège ; en raison de la délicatesse de sa santé, il préféra le remettre entre les mains d’un homme sûr et exclusivement attaché à sa personne. Madame Geoffrin consulta ses amis pour ce choix, et Masson de Pezay[1], habile intrigant, colonel et poète, lui proposa son oncle M. Boesnier-Delorme, maître particulier des eaux et forêts, homme d’esprit et de bonne compagnie, fort instruit, mais engoué des économnistes et de leurs nouvelles théories, au point d’en avoir la tête à moitié tournée.

Cependant, comme il était chaudement appuyé par le marquis de Mirabeau et l’abbé Baudeau, que l’évêque aimait beaucoup, la proposition fut agréée. On convint d’un traitement annuel de 30 000 livres, tant pour M. Delorme que pour un sous-gouverneur, un gentilhomme et un laquais spécialement affectés au service de l’enfant. Une somme égale fut offerte à Masson de Pezay au moment de la signature de l’engagement, et 60 000 livres furent promises, en outre, à M. Delorme, une fois l’éducation de son élève terminée.

  1. Alfred-Frédéric-Jacques Masson, dit le marquis de Pezay, inspecteur général des côtes, né en 1741, mort en 1777.