Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

» Je ne me dissimule pas que c’est encore trop, pour un homme seul et neuf dans le pays ; or, à cela, je ne sais qu’un remède, mais je le crois bon si nous pouvons l’obtenir : c’est engager l’abbé Baudeau de faire le voyage avec lui. Je sais tout ce qu’on peut me dire sur sa tête, et il est le premier à en convenir ; toute besogne de longueur, il la gâtera ; toute affaire à emporter d’emblée, c’est autre chose, et c’est le premier homme de l’Europe en ce genre, pour l’esprit des affaires et les expédients ; ingénieux, entrant, aussi bon qu’étourdi, de mœurs faciles et gaies, disposant de l’évêque, non pour l’arrêter, mais pour le revirer comme son gant. Enfin, quel inconvénient qu’on lui trouve, nous ne ferons pas faire des hommes exprès : celui-là est très lumineux et tirera fort au clair les affaires. Celles aussi de là-bas. Il a la confiance de la jeune princesse et connaît la manière de manier son esprit, il chauffe l’évèque à sa guise. Enfin, n’eût-il aucun de ces avantages, uniques dans l’affaire présente, non plus que celui de connaître le pays comme il le connaît, encore croirais-je capital de l’employer dans un coup de main de cette espèce.

» Ce dont j’oserais répondre, tant par égard pour mes recommandations très expresses que