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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/223

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

princesse de Ligne-Luxembourg[1], à laquelle elle avait des raisons particulières de chercher à plaire. La princesse, ancienne dame du palais de la défunte reine d’Espagne, avait à ce titre reçu du roi un appartement au château des Tuileries ; elle y recevait une société peu nombreuse mais soigneusement choisie et dont madame de Pailly eût été fière de faire partie, quoiqu’on s’y ennuyât à mourir. La vieille princesse, disent les contemporains, avait le plus vilain visage de cinquante ans qu’on ait jamais vu ; un visage gras, luisant, sans rouge, d’une pâleur livide et orné d’un menton de trois étages. La duchesse de Tallard disait « qu’elle ressemblait à une chandelle qui coule ». Mais elle était obligeante et bonne et prit fort bien son parti du mariage manqué ; elle confia à la dame négociatrice qu’elle avait un autre projet en tête, il s’agissait cette fois-ci du prince Charles de Ligne, neveu de feu son mari. Comme situation de fortune, le jeune prince l’emportait de beaucoup sur le duc d’Elbœuf, et, si sa famille occupait en France un rang moins élevé que la maison de Lorraine,

  1. Henriette-Eugénie de Bethisy de Mézières, veuve de très haut et très puissant seigneur, Claude-Hyacinthe-Ferdinahd Lamoral, prince de Ligne et du Saint-Empire.