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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/238

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

Ils seront généraux plus tôt que moi, et ce sera aussi très bien.

» Il y a six semaines que je n’ai parlé français ; mais, en revanche, pour me payer d’un ennuyeux diner, en sortant de table, on tire une trentaine de pieds à la fois pour me faire la révérence.

» Si un officier d’infanterie peut saluer un officier du génie, et du génie en travail, je t’embrasse, mon garçon. Je suis charmé que tu te fasses du mérite à faire de mauvais ouvrages. Adieu, mon excellent ouvrage ; adieu chef-d’œuvre, presque comme Christine[1]. »

En attendant, l’empereur et le roi de Prusse, toujours dans l’inaction, échangeaient force courriers. Le prince de Ligne, bien informé, tenait son fils au courant de ce qui se passait.


« Bezesnow, ce 5 juillet.


» J’apprends dans ce moment que le maréchal a demandé, le jour de la Saint-Jean, à l’empereur, ce qu’il venait de répondre à la lettre du roi de Prusse, qu’il a reçue ce jour-là. « Je l’ai mis au pied du mur, » a-t-il répondu, « je lui ai re-

  1. La princesse Christine était la fille aînée du prince de Ligne, elle avait épousé en 1775 le comte Clary, fils aîné du prince de ce nom ; elle était adorée de tous ceux qui la connaissaient,