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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/254

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

dans un mauvais village à s’ennuyer, n’ayant rien à faire.

» Sûrement il ira à Paris dès qu’il le pourra ; j’envie le bonheur qu’il aura de vous voir, ma chère tante.

» Permettez-moi de vous assurer de temps en temps des sentiments tendres et respectueux avec lesquels je serai toute ma vie, etc., etc. »

La froideur marquée que témoigne le prince s’expliquera facilement, lorsqu’on saura qu’il éprouvait dès lors, pour une amie d’enfance, un sentiment profond qui ne devait jamais s’effacer tout à fait. Mais, habitué à un respect absolu de la volonté paternelle, ou plutôt maternelle, il ne lui vint pas à la pensée de résister un instant. Sa mère avait accueilli avec grand empressement les projets de leur cousine. La fortune considérable d’Hélène, l’isolement dans lequel se trouvait la jeune fille, qui lui ferait adopter comme sienne la famille de son mari, avaient séduit tout à fait la princesse, qui ignorait, ou voulait ignorer la secrète affection de son fils. Elle poursuivit donc avec persévérance une affaire dont elle désirait la réussite, mais qu’il n’était point facile de mener à bien.

L’êvêque de Wilna était gagné à la cause des