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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/255

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Ligne, mais il avait de rudes combats à soutenir ; car une circonstance imprévue était venue fortifier encore la résolution d’Hélène de ne point quitter Paris. Son amie mademoiselle de Lauraguais avait épousé le duc Auguste d’Aremberg, cousin des Ligne, qui résidait comme eux une partie de l’année à la cour de Bruxelles. La jeune duchesse revint pour quelque temps à Paris, et s’empressa de rendre visile à ses compagnes del’Abbaye-aux-Bois ; elle savait les projets de mariage du prince Charles, et fit à Hélène la peinture la plus triste du séjour de Bruxelles. Celle-ci s’empressa de tout raconter à son oncle, en forçant encore les ombres du tableau. Le pauvre évêque ne savait plus auquel entendre. Il résolut, au milieu de ses perplexités, d’expédier à Bel-Œil[1] l’abbé Baudeau, qu’on avait toujours sous la main ; il devait traiter de vive voix avec la princesse de Ligne la question délicate du séjour à Paris, et préciser les questions d’argent ; on lui laissa sur ce dernier chef une grande latitude et il partit.

Madame de Pailly ne perdait jamais son temps,

  1. Le château de Bel-Œil était la résidence d’été des princes de Ligne, il sera souvent question plus tard de cette magnifique demeure.