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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/26

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

Sa défaite fut le signal de la dispersion des confédérés. Le prince évêque avait quitté Varsovie dès le mois de juin pour se rendre à Wilna et aider Oginski de tout son pouvoir ; mais, apprenant la victoire des Russes et leur marche sur Wilna, il partit secrètement et en toute hâte pour la France, emmenant avec lui son neveu, le prince Xavier, et sa nièce, la petite princesse Hélène, dont la tutelle lui était confiée.

Les deux enfants, avec une complète insouciance, se laissèrent entraîner par leur oncle, enchantés de quitter un pays où ils ne voyaient que des soldats à mine farouche « dont l’aspect leur faisait peur ».

À peine eurent-ils franchi la frontière polonaise, que le prince pouvait lire dans les gazettes de Hollande : « Le major Soltikoff, à la tête des troupes russes, occupe Wilna et a fait mettre sous séquestre tous les biens appartenant au siège épiscopal. Tous les mobiliers faisant partie de ces biens ont été immédiatement enlevés et transportés à la résidence. Quant aux biens personnels et patrimoniaux du prince évêque, ils doivent être saisis en justice par le castellan[1] de Novo-

  1. Les castellans polonais avaient, à l’origine, notamment en Lithuanie, la surveillance des châteaux, tant sous le rapport mi-