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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/263

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

contrariée de se montrer, pour la première fois, dans son habit de pensionnaire, mais la règle était inflexible. Elle descendit au parloir, accompagnée de madame de Sainte-Delphine, et s’aperçut bien vite que la simplicilé de son costume n’empêchait pas le prince de la trouver fort jolie, et, quoiqu’elle affectât pendant la visite de tenir les yeux modestement baissés, elle trouva moyen de voir assez bien son futur mari pour dire en entrant à ses compagnes : « Il est blond, sa taille est élancée, il ressemble à sa mère, qui est fort belle, il a grand air, mais il est trop sérieux et a je ne sais quoi d’Allemand ! »

Le prince père arriva trois jours après. « Je livre M. de Ligne à votre colère, princesse, écrit sa femme à leur cousine, vous pouvez la préparer pour son arrivée qui sera sûrement aujourd’hui ou demain, j’en suis d’une joie inouïe ! » Le prince père eut la tête tournée de sa future belle-fille qui ne négligea rien pour lui plaire, sentant instinctivement que c’était avec lui qu’elle sympathiserait le plus.

Hélène n’ayant pas de famille à Paris, il fut décidé que le mariage serait célébré dans la chapelle de l’Abbaye-aux-Bois, à la grande joie des pensionnaires. L’évêque fit cadeau à sa nièce