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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

fête, et si elle para de son mieux sa jolie maîtresse ; la pauvre fille avait la tête perdue de joie, elle en oublia même ses cocardes[1] et descendit au parloir à la suite de la mariée, se cachant modestement dans le fond. Le prince Charles s’approcha d’elle, et lui glissa dans la main son cadeau de noces, c’était une rente viagère de six cents livres. Hélène fut touchée de cette attention, « Je l’en remerciai, dit-elle, par un sourire et un serrement de main, le premier que je lui accordai. »

La mariée fut conduite à l’autel par son oncle et par la marquise Wielopolska, qui lui servait de mère. Les duchesses de Choiseul, de Morlemart, de Châtillon, de la Vallière, etc., assistaient à la cérémonie. La jeune princesse, adorablement jolie dans sa toilette de mariée, satisfit pleinement l’assistance par « son attitude décente et pleine de sensibilité » (style du temps). Après avoir reçu les félicitations de cette brillante

    D’autre part, le prince de Ligne s’engageait à donner à son fils, le jour de son mariage, trente mille livres de rente, en outre à loger les deux époux à Bruxelles, à Bel-Œil ou à Vienne dans un de ses palais ou châteaux. Si, au bout de quatre ans, le jeune ménage avait des enfnts, le prince s’engageait à doubler la somme.

  1. Elle avait l’habitude de s’en chamarrer et Hélène ne manque pas de consigner dans ses notes, qu’elle les oublia ce jour-là.