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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/271

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Bois ; ne doutez pas, princesse, des sentiments tendres, etc., etc. »

Le prince-évêque avait été enchanté, en effet ; son séjour dans les Pays-Bas, l’amabilité de la famille de Ligne, les rapports affectueux qui existaient entre tous ses membres, l’esprit distingué et la bonté du prince Charles en particulier, tout lui promettait un bonheur assuré pour sa nièce. Il la quitta très satisfait.

Pour la première fois, Hélène allait connaître la vie de famille ; elle ne pouvait mieux débuter, car les Ligne vivaient ensemble dans une intimité pleine d’abandon, de gaieté et de tendresse. Dans son couvent, la petite princesse, avec l’égoïsme naturel aux enfants, ne s’était guère occupée que d’elle-même ; elle ne connaissait pas les sacrifices journaliers qui se font entre frères et sœurs, et qu’un regard ou une caresse maternelle récompensent et rendent faciles. Elle avait plus d’un apprentissage à faire. De tous les membres de la famille, son beau-père et sa belle-sœur, la princesse Clary, étaient ceux qu’elle préférait. La princesse Christine Clary, fille aînée et favorite du prince, « son chef-d’œuvre », comme il l’appelait, était la bonté, la grâce et l’affabilité personnifiées. Mariée depuis quatre ans, douée