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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/28

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.


« 17 novembre 1771,


» L’évêque de Wilna est à Paris, où il compte passer du temps. Il m’a amené deux enfants, une nièce et un neveu, dont il m’a demandé en grâce de vouloir bien me charger. J’ai mis la fille au couvent et le garçon au collège… »


On voit que, dans cette première mention faite de l’évêque, madame Geoffrin, fidèle à son caractère prudent, ne se compromet pas ; elle se contente d’indiquer qu’elle a vu l’évêque, puis elle attend de savoir comment le roi prendra cette visite. Il paraît qu’il n’en fut pas mécontent, car elle lui écrit plus hardiment :


« Ce 13 janvier 1772,


» Je supplie Votre Majesté de vouloir bien écrire un petit mot de douceur au pauvre évêque de Wilna ; c’est un enfant, mais un bon enfant qui vous aime. Je vous assure qu’il ne fait pas un pas de condamnable depuis qu’il est à Paris. Il est le seul Polonais que je voie, il me craint comme le feu : réellement je lui ai défendu de parler des affaires de Pologne avec un seul de ses compatriotes, et je suis sûre de son obéissance. Il a deux