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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/285

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

n’y voyait pas de si loin ; le plaisir de figurer dans cette société brillante, qu’elle n’avail fait qu’entrevoir, l’emportait sur la prudence, et elle espérait bien obtenir de son mari d’accéder à ses désirs.

La première démarche à faire était la présentation à la cour. Hélène avait gagné à sa cause la princesse sa tante, qui ne demandait pas mieux que de conduire à Versailles sa jolie nièce ; mais celle-ci voulait y paraître avec les honneurs de la guerre, c’est-à-dire ceux du tabouret.

Il fallait pour cela des titres particuliers. Celui de grand d’Espagne suffisait pour y donner droit ; le prince de Ligne le possédait, et Hélène persuada son mari de demander au prince de le lui céder. Ce n’était pas une mince affaire, qu’une pareille demande. Le jeune prince se sentait un peu embarrassé pour la faire, d’autant plus qu’il fallait en ajouter une autre, une demande d’argent. Les belles toilettes, les bijoux, etc., avaient absorbé une grande partie du revenu des nouveaux mariés, Cependant, ne sachant rien refuser à sa jeune femme, le prince Charles prit son courage à deux mains et se décida à écrire. Il reçut immédiatement de son père alors à Versailles la plus charmante des réponses.