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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/286

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.


« Versailles, 10 septembre.


» N’est-ce pas, mon cher Charles, que c’est bien drôle d’être marié ? Tu t’en tireras toujours bien. On l’est plus ou moins selon l’occasion. Il n’y a que les sots qui ne sachent pas tirer parti de cet état ; en attendant, tu as une très jolie petite femme qui, sans te déshonorer, peut être ta maîtresse. Quoique nous nous appellions, vous et moi, et tous, de père en fils, Lamoral, sans que je sache si c’est un saint, je ne suis ni assez moral, moraliste et moralisateur pour prêcher, et je me moque de ceux qui ne croient pas à ma moralité ; mais elle consiste à rendre tout le monde heureux autour de moi. Je suis bien sûr que c’est la vôtre aussi ; sans avoir un régiment de principes, en voilà un des quatre ou cinq que j’ai pour la seconde éducation ; comme pour la première je vous disais : que d’être menteur et poltron me ferait mourir de chagrin. Assurément, mon garçon, tu as birn saisi cette courte leçon.

» Eh bien, nous avons donc des affaires à présent ! Prends autant d’argent que tu en auras besoin, et que mes gens d’affaires en auront ou en