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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/299

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

rompre ; mais on engraisse beaucoup en Russie. Elle était propre, et, si elle n’avait pas tant fait tirer ses cheveux, qui auraient dû, en tombant un peu plus bas, accompagner son visage, elle aurait été bien mieux.

» On ne s’apercevait pas qu’elle était petite : elle m’a dit lentement qu’elle avait été extrêmement vive, chose dont on ne pouvait pas se faire d’idée.

» Ses trois révérences d’homme à la russe se faisaient toujours de même, en entrant dans un salon ; une à droite, une à gauche et l’autre au milieu. Tout était chez elle mesuré et méthodique. »

Quelques jours après son arrivée, le prince était déjà fort avant dans l’intimité de Catherine.

« — Quelle figure me supposiez-vous ? me demanda-t-elle.

» — Je croyais Votre Majesté grande, raide comme une épingle, des yeux comme des étoiles et un grand panier ; je croyais aussi qu’il n’y avait jamais qu’à admirer, et l’admiration est bien ennuyeuse.

» — N’est-ce pas, vous ne vous attendiez pas à me trouver si bête ?

» — À la vérité, j’avais cru qu’il fallait toujours avoir de l’esprit sous les armes avec Votre Majesté,