Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
285
LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

La Diétine de Wilna était assemblée pour nommer les députés à la Diète de Varsovie. L’évêque réunit à diner quatre-vingts gentilshommes polonais, presque tous revêtus de l’habit national et la tête rasée à la manière polonaise. Avant le diner, chacun d’eux vint saluer l’évêque en baisant le bord de sa robe avec respect. À la fin du repas, on porta des santés, l’évêque nommait tout haut la personne à laquelle s’adressait le toast, puis il remplissait une antique coupe admirablement ciselée, la vidait et la renversait pour montrer qu’il l’avait bue en entier. Il la passait à son voisin de droite et elle faisait ainsi le tour de la table. Ces santés se portaient toujours avec du champagne ou du tokay. Après un intéressant séjour à Werky et à Wilna les princes repartirent avec l’évêque pour Varsovie. On a vu dans les négociations pour le mariage du duc d’Elbœuf avec Hélène, que le prince évêque et le marquis de Mirabeau rêvaient le trône de Pologne pour le mari futur de la jeune princesse. Cette idée avait pris racine dans le cerveau de l’évêque ; les rapports qu’on lui fit de Pétersbourg et l’accueil particulièrement distingué qu’avaient reçu les princes achevèrent de l’y implanter. Persuadé que le prince était fort avant dans les