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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/304

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

bonnes grâces de l’impératrice et convaincu que le roi Slanislas-Auguste n’y était plus, l’évêque, toujours prêt à se jeter dans une aventure nouvelle, profita de l’ouverture de la Diète pour poser la candidature du maréchal à l’indigénat.

« Vous serez un jour roi de Pologne, lui disait l’évêque enthousiasmé ; quel changement dans la face des affaires de l’Europe ! Quel bonheur pour les Ligne et les Massalski ! » Le maréchal riait ; mais, tout en se moquant de ces propos, il se laissa faire. « Il me prit envie, dit-il, de plaire à la nation rassemblée pour la Diète et je me présentai. »

Vingt-cing candidats étaient sur les rangs pour obtenir l’indigénat, vingt-quatre d’entre eux furent écartés, le prince seul fut conservé ; mais il fallait l’unanimité des suffrages et trois opposants se présentèrent. « Ils manquèrent d’être sabrés, et la main que mit un nonce à son sabre entre autres, avec des menaces si hautes, faillit faire dissoudre la Diète, et peut-être couper la tête à mon trop zélé partisan.

» J’allai à messieurs les opposants, je parvins à dissiper leurs préventions, si bien qu’en parlant avec une grâce et une éloquence dignes de ce pays-là, ils dirent qu’en faveur d’une acquisition