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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/309

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Le prince Charles, amateur passionné de peinture, avait trouvé le temps, malgré ses études et son service militaire, de former une superbe collection de dessins originaux des grands maîtres anciens et modernes[1]. Il était fin connaisseur et dessinait bien, il entreprit même alors de graver quelques-uns des dessins de sa collection et fit venir à Bel-Œil le célèbre Bartsch pour lui donner des leçons. Hélène prenait goût aux occupations de son mari et, pendant qu’il gravait, elle classait elle-même les dessins, étudiait sous sa direction la manière de chaque maître et commençait à devenir un amateur éclairé. Toutes ces occupations intelligentes remplissaient la moitié de la journée, chacun s’y livrait jusqu’à l’heure du diner, qui réunissait la famille et les nombreux invités. Après une heure de repos, chacun se rendait dans les jardins : on se promenait, on rêvait, on se groupait à son gré. Il y avait cent installations différentes et cent manières agréables d’employer son temps ; le prince avait prévu tous les goûts et tous les désirs. Tantôt on partait pour de longues excursions à cheval ou en voiture dans la belle forêt de Baudour, qui rejoignait les bois de

  1. Le catalogue en fut dressé par Adam Bartsch en 1794, il contient six mille numéros. Voir l’appendice no 5.