Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/314

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
296
LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

la seule ombre qu’il y eût à ce riant tableau était la santé délicate d’Hélène, qui exigeait des ménagements que sa jeunesse et son goût pour le plaisir ne lui permeltaient guère de prendre. Deux accidents successifs étaient venus détruire des espérances chères à son mari et peut-être plus encore à son beau-père, qui attendait avec impatience un fils de son bien-aimé Charles. On ordonna à la jeune femme les eaux de Spa, fort à la mode alors. Elle y alla au mois de mai 1782, accompagnée du chevalier de l’Isle et de son amie de couvent mademoiselle de Conflans, devenue marquise de Coigny[1], qui était intimement liée avec les Ligne. Hélène lui écrivit pour lui donner rendez-vous. Le chevalier de l’Isle, dont la plume était toujours prête et le style familier, lui répond : « Madame de Coigny embrasse Mouchette[2], qu’elle exhorte à l’attendre jusqu’au quinze du mois prochain pour aller à Spa. » Hélène attendit, elles partirent ensemble avec le chevalier, il y resta peu de temps et écrivit après son retour au prince de Ligne : « Je ne vous ai point écrit de Spa, mon cher prince, parce que j’ai longtemps

  1. C’est à cette spirituelle marquise que le prince de Ligne adressa ses délicieuses lettres datées de la Tauride.
  2. Petit nom familier de la princesse Charles