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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/316

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

les pays se croyant et faisant les Anglais, parlant les dents serrées, et mis en palefreniers, cheveux ronds, noirs et crasseux et deux barbes de juifs qui enferment de sales oreilles.

» Des évêques français avec leurs nièces, un accoucheur avec l’ordre de Saint-Michel, un dentiste avec celui de l’Éperon, des maîtres à danser ou à chanter avec l’uniforme de major russe ; des Italiens avec celui de colonel au service de Pologne promenant de jeunes ours de ce pays-là ; des Hollandais cherchant dans les gazettes le cours du change ; trente soi-disant chevaliers de Malte, des cordons de toutes les couleurs de droite et de gauche, et à la boutonnière des plaques de toutes les formes, grandeurs, et des deux côtés.

» De vieilles duchesses revenant de la promenade avec un grand bâton à la Vendôme, et trois doigts de blanc et de rouge ; quelques marquises faisant des paroles de campagne. Des visages atroces et soupçonneux au milieu d’une montagne de ducats, dévorant tous ceux qu’on mettait en tremblant sur un grand tapis vert. Deux ou trois électeurs habillés en chasseurs, petit galon d’or et couteau de chasse, quelques princes incognito qui ne feraient pas plus d’effet sous leur vrai nom. Quelques vieux généraux et officiers retirés pour