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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/317

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

des blessures qu’ils n’ont jamais eues, quelques princesses russes avec leurs médecins, et Palatines ou Castillanes avec leur jeune aumônier.

» Des Américains, des bourgmestres de tous les environs, des échappés de toutes les prisons de l’Europe, des charlatans de tous les genres, des aventuriers de toutes les espèces, des abbés de tous les pays ; vingt malades qui dansent comme des perdus pour leur santé, quarante amants ou qui font semblant de l’être, suant et s’agitant, et soixante valseuses avec plus ou moins de beauté et d’innocence, d’adresse et de coquetterie, de modestie et de volupté. Tout cela s’appelle un déjeuner dansant. »

Puis, sortant du palais thermal, le prince va nous conduire sur la Sauvetière, rendez-vous élégant des baigneurs : « Le bruit, le bourdonnement des conversations, le tapage de la musique, la monotonie enivrante de la valse, le passage et le repassage des oisifs, les blasphèmes des joueurs, les sanglots des joueuses et la lassitude de cette lanterne magique me firent sortir de la salle. Je m’assieds, et je vois quelques buveurs compter religieusement leurs verres et leurs pas et s’applaudir, cependant un peu tristement, des