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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/318

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

progrès de leur estomac. Quelques femmes viennent les joindre :

» — Les eaux vous passent-élles, Madame ?

» — Oui, Monsieur, depuis hier.

» — Votre Excellence commence-t-elle à digérer ? dit-elle au ministre d’une cour ecclésiastique.

» — J’aurai l’honneur de répondre à Votre Excellence, dit celui-ci, que je transpire depuis huit heures du soir jusqu’à dix, et que je sue tout à fait depuis dix jusqu’à minuit. Si je n’avais pas tant d’affaires pour monseigneur, je me trouverais bien tout à fait de ma cure. »

Hélène retourna à Spa en 1783 ; elle y retrouva madame de Sabran, née d’Andlau[1], qui plus tard devint marquise de Boufflers. C’était une des personnes les plus aimables de son temps, elle plaisait à tous ceux qui la voyaient, par sa figure, son élégance et sa bonté parfaite. Le petit Elzéar de Sabran, son fils, était avec elle, ne se doutant guère du rôle politique qu’il devait jouer plus tard ; il se bornait pour le moment à apprendre

  1. Madame d’Andlau était fille du célèbre Helvétius et de madumoiselle de Ligneville. Elle avait fort bien élevé sa fille, madame de Sabran ; madame d’Andlau ne partageait en rien les opinions de son père.