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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/322

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

dir le monologue de Figaro récité par un grand seigneur.

Le prince Charles, sans prendre une part active aux plaisirs de sa femme, s’y prêtait volontiers ; mais il fallait d’autres aliments à son intelligence sérieuse. Il s’intéressait particulièrement à toutes les découvertes scientifiques et suivait avec grand intérêt les progrès de l’invention nouvelle des aérostats par Charles Pilatre de Rozier et Montgolfier. Il assista aux premières expériences tentées à Paris, et entre autres à l’ascension faite le 21 novembre 1783 par Pilatre de Rozier et d’Arlandes, au jardin de la Muette, dans une montgolfière libre. Les aéronautes coururent de grands dangers, le feu ayant pris à leur ballon ; ils parvinrent cependant à l’éteindre et descendirent sains et saufs à Gentilly. À ce moment-là, on considérait une ascension comme l’entreprise la plus hardie, et personne ne se souciait d’accompagner les aéronautes. Mais le prince Charles, doué d’un courage et d’un sang-froid à toute épreuve, résolut de prendre part à la troisième ascension, qui eut lieu à Lyon le 19 janvier 1784, Les voyageurs étaient au nombre de sept : Montgolfier l’aîné, Pilatre de Rozier, Fontaine, le prince Charles et trois autres personnes qui voulurent monter au