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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/327

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

était trop jeune pour comprendre et apprécier ce que valaient l’intelligence supérieure et le caractère élevé de son mari.

Cependant un événement désiré depuis longtemps rapprocha pour quelque temps les deux époux. Le 8 décembre 1786, Hélène mit au monde une petite fille qu’on nomma Sidonie. Ce fut une grande joie pour le prince Charles, qui obtint assez facilement d’Hélène de ne pas revenir à Paris et d’aller dès le printemps à Bel-Œil. Elle consentit volontiers à s’installer de très bonne heure à la campagne, d’autant plus que son beau-père venait de quitter Paris et de partir pour la Russie, où il était appelé par une invitation de l’impératrice Catherine.

Avant de partir, le prince avait eu tout le temps de faire arranger le berceau de roses promis aux enfants de son Charles, et, dès le mois de mars, on voyait une belle nourrice brabançonne promener un frais poupon duns les jardins de Bel-Œil. L’été promettait de se passer à merveille, et, sauf l’autorité un peu trop absolue de la princesse mère sur la nourrice et le poupon, qui impatientait la jeune mère, l’harmonie et la paix régnaient à Bel-Œil. Tout à coup, au milieu de l’été (1787), une insurrection grave éclata dans